Le marché de gré à gré s’oppose au marché organisé. Découvrez toutes les subtilités de ce type de marché financier souple et sans intermédiaire.
Le Marché de Gré à Gré désigne un marché où les transactions s’effectuent directement entre vendeur et acheteur, sans le moindre intermédiaire.
On distingue deux types de marchés financiers dans les échanges boursiers : le marché organisé, et le marché de gré à gré. Ce dernier présente l’avantage d’accueillir en son sein des transactions bilatérales établies sur-mesure entre vendeur et acheteur. Pour autant, les volumes qui y transitent sont loin d’être négligeables...
Aussi appelé marché hors cote, le marché de gré à gré est un type de marché sans place physique où les transactions s’effectuent directement entre le vendeur d’un côté, l’acheteur de l’autre. Aucun intermédiaire n’intervient alors durant l’échange, ce qui implique deux choses :
Ainsi, l’engagement est pris à l’oral avant d’être, dans un second temps, posé à l’écrit entre les parties au sein d’un contrat de vente. Le marché de gré à gré, dit Over The Counter (OTC) en anglais, se place en opposition au marché organisé, dans lequel la bourse impose un cadre et une réglementation plus strictes. On retrouve sur le marché de gré à gré des produits financiers comme le CFD (Contract For Difference) ou encore le Contrat Forward. Depuis les années 2000, le volume des échanges sur les marchés Overt The Counter ne cesse d’augmenter; à tel point que ces derniers ont plus que doublé en moins de 20 ans.
Dans le cadre du marché de gré à gré, les transactions sont bilatérales, c’est-à-dire qu’aussi bien le vendeur que l’acheteur y sont engagés, dans le respect de règles fixées par les deux parties.
N’étant pas régis par une chambre de compensation ou une agence de régulation, les termes des transactions sont décidés librement et sujets à négociation. Lors de cette dernière, deux critères majeurs pèseront dans la balance :
Pour cette dernière raison, le marché de gré à gré est peu prisé par les investisseurs particuliers car très difficile d’accès : le rapport de force entre eux et les institutions ne joue pas en leur faveur; de plus les volumes de transaction sont généralement trop élevés pour eux. C’est donc aux investisseurs institutionnels (aussi appelés les zinzins) que revient le monopole du marché de gré à gré. Grâce aux budgets ainsi qu’aux stratégies et outils d’analyse dont ils disposent, les volumes de transactions et négociations sont plus gérables. De plus, l’absence d’intermédiaire offre à ces institutions des prix plus attractifs.
Vous l’aurez compris, les réglementations sont très limitées dans le cadre d’un marché de gré à gré. Le marché Over The Counter se passe du contrôle et des normes d’un quelconque régulateur : acheteurs et vendeurs fixent eux-mêmes les termes de leurs transactions. Ces dernières s’établissent donc principalement au travers de la confiance entre les parties, ce qui fait du marché hors cote un marché très flexible. Cet état de fait implique un risque de contrepartie si l’un des acteurs se retrouve dans l’incapacité d’honorer sa part du contrat. Autre inconvénient : le manque de liquidité. Il n’est possible de se libérer d’un contrat que l’on ne peut honorer qu’en trouvant un autre acheteur ou vendeur. Or, parce que les termes du contrat sont régulièrement rédigés sur mesure, cette option se révèle impossible.
L’investissement sur le marché de gré à gré est donc réservé à une certaine élite dont font partie les investisseurs institutionnels. Pour eux, les avantages sont multiples :
Les inconvénients qui rééquilibrent la balance semblent moins nombreux, toutefois leur poids est de taille et dissuade la plupart des investisseurs :
Tous ces critères impliquent que ce sont principalement les institutions telles que les banques et les compagnies d’assurance qui ressortiront gagnantes des transactions au sein des marchés de gré à gré.
On retrouve, dans le monde de l’investissement, plusieurs types de marchés de gré à gré dans lesquels il est possible d’investir. Voici les trois principaux :
Le marché obligataire voit s’échanger un volume colossal d’obligations. Parmi elles, certains titres déjà créés s’échangent au sein d’un marché secondaire. Bien que celui-ci soit peu actif, on y observe trois événements à l’origine de hausse des échanges :
Le marché secondaire n’est pas normé par quelque réglementation que ce soit : il s’agit d’un marché de gré à gré offrant un profit de financement supplémentaire aux États et aux entreprises.
Avec plus de 5000 milliards de dollars échangés quotidiennement, le marché des changes (couramment nommé FOREX pour Foreign Exchange) est l’un des plus grands marchés financiers au monde. Dans le cadre de contrats forward, Futures ou Swap, les conditions de transaction d’une devise (unité monétaire) sont négociables de gré à gré entre acheteur et vendeur. Ils définissent ainsi un volume et une date de livraison de la valeur échangée.
Lorsqu’un actif dit sous-jacent est inaccessible sur le marché pour diverses raisons (réglementation, fiscalité ou inexistence momentanée), les parties vont alors pouvoir effectuer des transactions sur des produits dits produits dérivés. Ceux-ci permettent de réduire les risques incombant aux transactions classiques, tels que :
Jusqu’en Septembre 2009, l’absence de norme impliquait de lourds volumes d’échanges quotidiens dont la négociation se faisait hors réglementation. Depuis cette date et après la crise des subprimes, le marché des dérivés a été mis en cause et est à présent encadré sur décision du G20 :
Par opposition au marché organisé, le marché de gré à gré permet des transactions hors des normes. Pour cette raison, seuls les géants de l’investissement peuvent se permettre de traiter sur ce marché. En tant qu’investisseur particulier toutefois, il est plus sage de se tourner vers d’autres marchés plus sécurisés et réglementés comme Euronext.