Découvrez la définition, la mécanique ainsi que les différentes causes et solutions du phénomène d’hyperinflation lorsqu’il impacte l’économie d’un pays.
Contrairement à l’inflation qui fait partie du processus normal de croissance d’un État, l’hyperinflation désigne un phénomène économique qu’il est bien plus ardu de contrôler.
"La première panacée pour une nation mal dirigée est l'inflation monétaire, la seconde est la guerre” : c’est en ces termes qu’Ernest Hemingway décrit - avec pertinence - les dangers de la perte de valeur monétaire d’une devise. Celle-ci peut vite conduire l’État à un phénomène économique douloureux : l’hyperinflation.
Voici un résumé complet de tout ce que vous devez savoir sur l’hyperinflation afin de mieux comprendre ses effets sur l’économie mondiale.
Par définition, l’hyperinflation est une forme poussée de l’inflation. Elle constitue une hausse extrêmement rapide des prix due à une forte dévalorisation monétaire. Ainsi, si une inflation normale et maîtrisée avoisine généralement les 2% par an, l’hyperinflation implique plutôt une augmentation des prix de plus de 50% (selon “The Monetary Dynamics of Hyperinflation” publié par Phillip Cagan en 1956), et ce à un rythme mensuel !
Bon à savoir : en comparaison, la Banque Centrale européenne (BCE) prévoit par exemple une inflation de 0,3% en 2020.
Du fait de son impact colossal, l’hyperinflation peut être calculée quotidiennement là où l’inflation classique se mesure à l’année.
Le déséquilibre qu’elle apporte se répercute sur deux critères :
Parce que la devise touchée perd fortement de sa valeur autant dans les échanges intranationaux qu’internationaux, l’hyperinflation conduit irrémédiablement le pays concerné vers une crise monétaire et économique dont il n’est pas si aisé de sortir.
Bon à savoir : en 2007, le Zimbabwe bat le record historique du taux d’inflation en atteignant 100 000% d’inflation annuelle. Pour donner un ordre d’idée, l’Allemagne ne subissait “que” 300% d’inflation annuelle au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Dès le moment où la valeur d’une devise commence à se déprécier, le premier réflexe de la population et des investisseurs est double :
Dans un cas comme dans l’autre, la monnaie qui subit l’hyperinflation est abandonnée par tous, ce qui enclenche un cercle vicieux pour l’économie du pays.
Ce phénomène s’accompagne alors de nombreux changements comportementaux, tels que :
Parce que tous ces dommages collatéraux peuvent vite mener à une hausse ingérable du coût de la vie (parfois aggravée par le contrôle des prix instauré par l’État), la population est susceptible de manquer de ressources vitales.
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Bien que chaque cas d’hyperinflation soit unique dans l’Histoire, plusieurs critères sont régulièrement identifiés comme étant à la source du phénomène :
Face à tous ces paramètres possiblement accumulés, certains États (possédant le monopole de la création monétaire) décident de mettre à profit ce qu’on appelle “l’effet Cantillon”. Ce dernier implique la production massive de devise afin que l’État, premier bénéficiaire de cette mesure, dispose de fonds suffisants pour gérer ses créances de toutes natures (dépenses, dettes…).
La conséquence de cette décision peut alors se révéler funeste : bientôt, la masse monétaire devient supérieure aux biens de consommation. Cet “effet secondaire” est la source de l’hyperinflation. Concrètement, la population - dernier bénéficiaire de cette surproduction de devise - paye la contrepartie au remboursement des créances de l’État, ce qui engendre un dérèglement durable dans l’économie du pays. L’hyperinflation s’apparente alors à un impôt indirect, trop lourd à supporter pour de nombreux ménages.
Car il vaut mieux prévenir que guérir, l’idéal est d’instaurer des solutions préventives à l’hyperinflation. C’est le cas de l’Union européenne et des États-Unis, qui délèguent respectivement à la BCE et à la FED la gestion annuelle de leur taux d’inflation. Leurs monnaies respectives sont ainsi théoriquement protégées contre le risque d’hyperinflation : le taux d’inflation de leurs devises respectives y est inférieur à 2% chaque année.
Dans le cas où l’hyperinflation impacte déjà l’économie du pays, de lourdes réformes structurelles sont nécessaires. Plusieurs choix se présentent alors :
À noter : le troc est également une option. Il s’agit toutefois de la pire d’entre elles : les échanges se raréfient, ce qui implique une baisse de la demande, puis de la division du travail et enfin de la productivité.
Le phénomène d’hyperinflation est donc la conséquence d’un contexte économique déjà instable, ainsi que de mauvaises décisions prises par un État déjà affaibli. Parce qu’il est extrêmement coûteux de se sortir d’un tel cercle vicieux, le mieux reste encore pour l’État de demeurer prudent quant à sa santé économique ainsi qu’à son taux d’inflation annuel.