L’Arbitrage Pricing Theory est l’une des techniques permettant d’évaluer les actifs financiers. Avantages et inconvénients de cette méthode.
L’évaluation des actifs financiers et la gestion du risque qui en découle est pour tout trader une tâche d’une délicatesse extrême qu’il faut pourtant réussir. Cet article est consacré à l’Arbitrage Pricing Theory (Modèle d’Evaluation par Arbitrage), une technique qui se veut plus efficace que les autres.
Les multiples crises financières qui ont secoué l’économie mondiale et par ricochet le domaine du trading, ont fait prendre conscience d’une chose. Il fallait absolument trouver un moyen d’évaluer de façon plus précise les actifs financiers. L’ATP est l’une des méthodes nées de ce désir de justesse. Elle fut mise au point par Stephen Ross, professeur d’économie financière dans le Massachusetts et trader avéré. L’objectif avoué était de réussir des évaluations bien meilleures que celle opérée en utilisant le MEDAF, une méthode présentant quelques insuffisances notoires (instabilité des bêtas).
L’ATP de Ross part du principe qu’aucune opportunité d’arbitrage n’est suffisamment durable. La rentabilité ne peut constituer une valeur sure si l’actif auquel elle s’applique est aussi risqué que d’autres. Il suffirait d’une erreur dans la gestion du risque pour que la demande augmentant rapidement finisse par éliminer l’opportunité d’arbitrage.
La loi du prix unique au trading veut que les actifs affichant des taux de risque similaires s’échangent à prix tout aussi similaire. L’ATP présente donc l’avantage de ne pas tenir compte des préférences des traders au cours des calculs. Il s’agit d’établir une projection de la rentabilité envisagée pour une action donnée, en se basant sur des données et facteurs macro-économiques observés en temps réel. Ces facteurs qui sont multiples et multiformes sont au préalable sont soumis à un coefficient bêta par le biais de la formule : E (rj) = rf + bj1RP1 + bj2RP2 + … + bjnRPn.
« E (rj) » signifie rendement espéré de l'actif, « rf » le rendement de l'actif sans gestion du risque, « RPn » la prime de risque sujette au énième facteur influençant systématiquement le cours de l'actif, et « bjn » le bêta qui mesure la sensibilité de l'actif au risque.
Comme susmentionnée, l’évaluation par ATP fait la somme du rendement de l’actif sans risque à quelques facteurs importants relatifs à l’action. Il faut commencer par un ciblage en règle de ces derniers, en tenant compte de certains phénomènes de trading comme leur influence et leur taux de variation en fonction des entreprises du secteur concerné.
Parmi les critères en question, on peut citer l’inflation, les obligations étatiques, les prix des matières premières et par ricochet le produit intérieur brut, le risque de crédit des diverses sociétés, etc. Une chose est certaine, ce n’est qu’une fois tous ces éléments vérifiés et rassemblés que l’on peut lancer la procédure d’évaluation par Arbitrage, en visant des prédictions aussi précises que possible.
Il faut reconnaitre que cette méthode est loin d’être des plus faciles. Elle présente même certaines lacunes, notamment le fait qu’une fois l’évaluation lancée, les facteurs peuvent changer plus ou moins. Ceci dit, il apparaît clairement dans le domaine du trading qu’elle est plus précise et plus efficace que la MEDAF, ce qui est somme toute l’objectif.